Apparue dans les années 2000, la notion d’urbanisation des systèmes d’information s’est imposée face à la complexité croissante des architectures informatiques et à la nécessité de mieux aligner les outils numériques avec les besoins métiers. Utilisée principalement dans les grandes organisations, elle répond au besoin de structurer le SI pour en faciliter la lisibilité, la cohérence et l’évolution.
L’urbanisation des systèmes d’information (SI) désigne une démarche méthodologique visant à organiser, structurer et faire évoluer le système d’information d’une entreprise de manière cohérente, modulaire et durable.
Elle s’inspire de l’urbanisme des villes, en transposant ses principes (zoning, infrastructures, continuité) au domaine informatique. Cette approche permet d’éviter la complexité croissante et les effets de silos dans les systèmes numériques.
Un SI non urbanisé tend à devenir un enchevêtrement de briques applicatives hétérogènes, difficile à maintenir et à faire évoluer. Urbaniser permet d’assurer l’alignement du SI avec la stratégie de l’entreprise, de faciliter l’intégration de nouvelles solutions et de garantir une meilleure maîtrise des coûts. Cela contribue aussi à la performance globale en favorisant l’agilité, la cohérence et la résilience du système.
L’urbanisation repose sur trois fondements principaux : la vision métier, l’architecture fonctionnelle et l’architecture technique. Elle nécessite une cartographie précise des processus métiers, des applications existantes et des flux de données. À partir de cette cartographie, des zones ou domaines homogènes sont identifiés pour organiser le SI selon une logique modulaire.
Le concept de zoning est central dans l’urbanisation. Il consiste à diviser le SI en zones fonctionnelles : front office, middle office, back office, référentiels, etc.
Ces zones sont reliées par des flux contrôlés, souvent à travers des bus d’intégration ou des APIs. Cette séparation facilite la gestion des dépendances et la spécialisation des composants.
Exemples de zones dans un SI urbanisé :
La cartographie du système d’information est une représentation visuelle des composants métiers, applicatifs et techniques. Elle sert à analyser l’existant, identifier les redondances et anticiper les impacts d’une transformation. C’est un support indispensable à la gouvernance du SI, qui permet de planifier les évolutions à moyen et long terme.
Urbaniser le SI est souvent une étape préalable à la transformation digitale. En rendant le système plus modulaire et interopérable, on facilite l’intégration de solutions cloud, l’automatisation des processus, ou encore l’adoption de technologies comme l’IA ou les objets connectés. L’urbanisation devient alors un catalyseur de l’innovation et de la réactivité de l’entreprise.
La démarche d’urbanisation s’inscrit dans une logique itérative et progressive, généralement structurée en quatre grandes étapes :
La réussite d’un projet d’urbanisation repose sur la collaboration entre plusieurs acteurs : directions métiers, DSI, architectes d’entreprise, urbanistes SI, AMOA (Assistance à Maîtrise d’ouvrage). L’urbaniste SI joue un rôle clé en tant qu’interface entre les métiers et la technique. Il veille à la cohérence d’ensemble et accompagne les choix d’architecture.
Divers outils de cartographie et d’architecture d’entreprise accompagnent la démarche : MEGA, Aris, ArchiMate, etc. Du côté des méthodes, les cadres comme TOGAF ou Zachman fournissent des référentiels structurants pour définir, piloter et documenter l’urbanisation.
Urbaniser un SI est une démarche complexe et de long terme. Elle peut se heurter à des résistances internes, à des priorités changeantes ou à des contraintes budgétaires. Pour réussir, il faut une implication réelle des instances dirigeantes, une gouvernance claire, une méthodologie adaptée et une communication continue entre les équipes métier et IT.
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