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Attaque Zero Day : la faille de sécurité insoupçonnée

Depuis la sortie de la série « Zero Day » sur Netflix, le grand public découvre ce terme à la fois mystérieux et technique. Au-delà de la fiction, les attaques zeroday sont bien réelles et représentent l’une des menaces les plus redoutées du monde numérique. Exploitant une faille de sécurité inconnue du développeur du logiciel, ce type d’attaque peut avoir des conséquences dévastatrices pour les entreprises, les institutions et même les États. 

Qu’est-ce qu’une attaque zero-day ?

Une attaque zero-day (ou 0-day) est une cyberattaque qui exploite une vulnérabilité logicielle inconnue publiquement et dont le fabricant n’a pas connaissance, et pour laquelle aucun correctif ni aucune documentation n’existent encore. On parle aussi de faille zero-day. 

Le terme « zero-day » vient du fait que le développeur ou l’éditeur n’a eu aucun jour pour corriger la faille avant qu’elle ne soit utilisée à des fins malveillantes. le terme proviendrait de l’univers du piratage : la version piratée d’une musique, d’un film ou d’un logiciel est appelée « zéro day » lorsqu’elle est rendue disponible avant la version officielle ou en même temps, soit zéro jour après. 

Les caractéristiques d’une attaque zero-day  

Une attaque zero-day combine les caractéristiques suivantes : 

  • la faille de sécurité est inconnue du public et de l’éditeur au moment de son usage par un pirate informatique ; 
  • l’attaque est difficile à détecter par les antivirus ou systèmes de détection traditionnels car inédite 
  • ce type d’attaque est souvent associé à des cyberattaques très ciblées 

Des degrés de gravités variables  

Le terme « zero-day » ne donne cependant aucune indication sur l’importance de la vulnérabilité. Comme toute faille de sécurité, sa gravité dépend de l’importance des dégâts pouvant être occasionnés et du temps laissé au cybercriminel pour agir. 

Le cycle de vie d’une attaque zero-day 

Pour mieux comprendre la chronologie complète d’une faille zero-day, les chercheurs en cybersécurité Leyla Bilge et Tudor Dumitras (Symantec Research)ont identifié sept étapes majeures, qui s’étendent de l’introduction de la vulnérabilité jusqu’au déploiement du correctif. Ce modèle met en lumière les périodes critiques où les systèmes sont exposés, parfois pendant des mois, voire des années. 

1. Introduction de la vulnérabilité 

Un développeur publie un logiciel contenant, à son insu, une faille de sécurité. Celle-ci peut résulter d’une erreur de codage, d’un oubli dans la logique applicative ou d’un défaut dans l’architecture du programme. 

2. Exploitation par un acteur malveillant 

Un pirate informatique découvre la vulnérabilité avant que l’éditeur ne s’en rende compte. Il développe alors un exploit (code malveillant) pour l’exploiter activement, profitant de l’absence de correctif. 

3. Découverte par le fournisseur 

L’éditeur du logiciel finit par identifier la faille — souvent après qu’un incident de sécurité a été signalé ou via une alerte d’un chercheur indépendant. Toutefois, à ce stade, aucun correctif n’est encore disponible. 

4. Divulgation publique 

La vulnérabilité est rendue publique, soit par le fournisseur, soit par une autorité de cybersécurité ou un chercheur. Cette divulgation vise à prévenir les utilisateurs, mais elle accroît aussi le risque, car d’autres acteurs malveillants peuvent tenter de l’exploiter. 

5. Génération de signatures de détection 

Les éditeurs d’antivirus et d’outils de sécurité développent des signatures spécifiques pour détecter ou bloquer les malwares associés à l’exploit. Toutefois, ces défenses restent partielles si d’autres vecteurs d’attaque existent. 

6. Publication du correctif 

Le fournisseur publie un patch de sécurité pour corriger la faille. Le délai dépend de la gravité, de la complexité de la vulnérabilité, et de la capacité de développement de l’éditeur. 

7. Déploiement du correctif 

Le correctif doit ensuite être déployé par les utilisateurs ou les administrateurs systèmes. Cette phase peut prendre du temps, en particulier dans les grandes entreprises ou les systèmes industriels, ce qui prolonge la période de vulnérabilité. 

Une attaque zero-day, au sens strict, ne peut avoir lieu que pendant les étapes 2 à 4, c’est-à-dire tant que la vulnérabilité est connue uniquement des attaquants. Mais les risques persistent bien au-delà si les correctifs ne sont pas appliqués rapidement. 

Zero-day : au coeur du cycle de la cybersécurité  

Bien que les solutions et méthodes de protection ne cessent de progresser, les menaces se perfectionnent elles aussi et de nouvelles failles apparaissent en permanence, souvent impossibles à anticiper car totalement inédites. La sécurité informatique se construit ainsi pour bonne part à partir des réactions élaborées suite à ces attaques. La sécurité informatique suit ainsi une sorte de cycle.  

  1. Une attaque nouvelle est découverte  
  2. L’attaque est publiée et documentée.  
  3. Les éditeurs de logiciels élaborent des solutions qui sont intégrées dans les futures mises à jour logiciels et logiciels.

 

Ainsi, dans le cas d’une attaque zero-day, la vulnérabilité n’existe qu’entre le moment de sa découverte et la diffusion de son correctif dans les bases d’antivirus et autres logiciels de sécurité informatique. Et la vulnérabilité en question perd donc son qualificatif de « zero-day » après sa révélation. 

Exemples célèbres d’attaques zero-day 

Plusieurs cas emblématiques ont marqué un tournant dans la manière dont les États, les entreprises et les experts abordent la cybersécurité. 

Stuxnet (2010) : la première cyberarme connue 

En 2010, l’attaque Stuxnet a marqué un tournant historique dans la cybersécurité en devenant la première cyberarme à impact physique concret. Ce ver informatique extrêmement sophistiqué visait spécifiquement les centrifugeuses nucléaires iraniennes, perturbant leur fonctionnement sans être détecté. Ce qui rendait Stuxnet particulièrement redoutable, c’était son exploitation de quatre vulnérabilités zero-day sur le système d’exploitation Windows, un fait exceptionnel par sa rareté et sa complexité. Cette attaque est aujourd’hui considérée comme le prototype des opérations de sabotage numérique à visée géopolitique. 

Aurora (2009) : le cyberespionnage à grande échelle 

Un an avant Stuxnet, l’opération Aurora a dévoilé une autre facette des attaques zero-day : l’espionnage industriel et politique. Cette campagne, révélée en 2009, a ciblé de grandes entreprises américaines, dont Google, Adobe, et Juniper Networks, via une faille zero-day dans Internet Explorer. L’objectif principal semblait être l’exfiltration d’informations sensibles, notamment liées à la propriété intellectuelle et aux dissidents chinois utilisant Gmail. Aurora a mis en lumière le rôle stratégique des attaques zero-day dans la cyberguerre silencieuse menée entre puissances. 

ZeroLogon (2020) : une porte d’entrée vers le cœur du système 

En 2020, la faille ZeroLogon a provoqué une onde de choc dans la communauté de la cybersécurité. Découverte dans le protocole Netlogon de Microsoft, cette vulnérabilité zero-day permettait à un attaquant non authentifié d’obtenir des privilèges administrateur sur les serveurs Active Directory, le cœur des infrastructures informatiques en entreprise. Concrètement, cela signifiait qu’un pirate pouvait prendre le contrôle total d’un réseau Windows en quelques secondes, sans alerte. Exploitée par plusieurs groupes malveillants avant la publication d’un correctif, cette faille a illustré la fragilité des fondations numériques même les plus robustes, et l’urgence d’une détection proactive des vulnérabilités critiques. 

Comment se protéger contre les attaques zero-day ? 

Seule une stratégie de cybersécurité à plusieurs niveaux, combinant technologies avancées, bonnes pratiques et veille permanente, peut permettre de rebondir face à l’imprévisibilité des attaques zero-day. Voici les grands piliers d’une défense efficace.

1. Approche défensive proactive

  • Mettre en place des systèmes de détection comportementale (EDR, XDR) 
  • Utiliser des pare-feu de nouvelle génération 
  • Appliquer une politique de privilège minimal

2. Hygiène numérique stricte

  • Déployer rapidement les patchs correctifs nécessaires 
  • Désactiver les fonctions inutiles 
  • Sensibiliser les utilisateurs aux phishing et aux pièces jointes suspectes 
  • Former les nouveaux arrivants aux bonnes pratiques de cybersécurité en vigueur dans l’entreprise

3. Segmentation réseau

  • Limiter la propagation de l’attaque 
  • Identifier rapidement les zones compromises

4. Threat Intelligence

  • Recueillir des informations sur les menaces émergentes 
  • Intégrer des flux d’IOC (indicateurs de compromission) 
     

Redoutables par leur furtivité, les attaques zero-days illustrent la nécessité d’une cybersécurité proactive, collaborative et évolutive. À l’heure où les menaces numériques se professionnalisent, la bonne gestion des SI, la détection précoce, et la résilience restent les meilleurs piliers d’une défense efficace. 

Sources 

  • Symantec Threat Report, 2023 
  • Bilge, L., & Dumitras, T. (2012). Before we knew it: an empirical study of zero-day attacks in the real world. ACM Conference on Computer and Communications Security. 
  • FireEye Mandiant: « Zero-Day: How Nation-State Hackers Are Hunting for Exploits » 
  • Kaspersky Securelist – Analysis of APT groups and 0-day exploits 
  • Google Project Zero – Public vulnerability disclosures 
  • CNIL – « Vulnérabilités logicielles et divulgation responsable » 

Pour aller plus loin

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