Chaque fin d’année, les entreprises – grandes ou petites – connaissent une période d’activité intense. Promotions de Noël, clôtures comptables, effectifs en congés : tout concourt à créer un contexte de surcharge et de fragilité. Pour les cybercriminels, c’est un moment idéal pour lancer des attaques, car les équipes informatiques sont moins disponibles et les systèmes sous forte pression… Autant de bonnes raisons de renforcer sa sécurité informatique en 2025. Quelques exemples d’attaques de fin d’année lourdes de conséquences.
Fin 2024, la chaîne de doughnuts Krispy Kreme a été attaquée.
À la fin de novembre 2024, juste avant son opération marketing majeure « Day of the Dozens », la chaîne américaine Krispy Kreme a subi une cyberattaque qui a paralysé son système de commande en ligne. Alors que les magasins et drive-thru continuaient de fonctionner, les clients ne pouvaient plus passer de commandes via le site ou l’application. L’incident a duré plusieurs jours, contraignant l’entreprise à mobiliser des experts externes en cybersécurité pour rétablir le service.
Cet incident a eu un double effet négatif : une perte sèche de revenus numériques et une atteinte à l’image de marque. Dans le secteur de la restauration rapide, où les marges promotionnelles sont étroitement calculées, une interruption de quelques jours peut représenter des centaines de milliers d’euros de manque à gagner. De plus, la frustration des clients, amplifiée par les réseaux sociaux, fragilise la confiance dans la capacité de l’entreprise à protéger ses systèmes et donne aux utilisateurs réguliers l’occasion de développer de nouvelles habitudes, auprès d’autres enseignes.
Une PME qui s’appuie sur le numérique pour ses ventes doit anticiper ce type de scénario. Les tests de résilience avant une opération commerciale majeure, les sauvegardes des environnements critiques et la mise en place d’un plan de réponse aux incidents sont essentiels. Sans ces mesures, une PME risque de voir une campagne entière compromise par une seule attaque au pire moment de l’année.
En novembre 2024, c’est le fournisseur Blue Yonder, spécialisé dans les logiciels de gestion logistique, qui a été victime d’un ransomware.
L’attaque a touché non seulement son infrastructure mais aussi ses clients, démontrant l’effet domino des cybermenaces. Ce type d’attaque par la supply chain est redoutable car il contourne directement les défenses internes des entreprises clientes.
Morrisons, un acteur majeur de la distribution alimentaire britannique, a vu sa logistique perturbée : perte de visibilité sur les stocks, blocages dans les entrepôts et difficulté à alimenter les magasins en pleine saison de Noël. Dans un secteur où la fluidité de la supply chain est critique, cette perturbation a eu un impact direct sur les ventes et la satisfaction client.
Chez Starbucks, la même attaque a désactivé le système de gestion des horaires du personnel. Les équipes ont dû basculer en urgence vers des feuilles papier pour suivre les heures de travail, un retour en arrière lourd de conséquences pour une multinationale habituée à la planification numérique. Au-delà des coûts opérationnels, c’est aussi la productivité des équipes qui s’est effondrée.
Ce cas rappelle qu’une entreprise est vulnérable non seulement via ses propres systèmes, mais aussi via ses partenaires et fournisseurs. Un seul prestataire touché peut entraîner un arrêt de production, un blocage logistique ou une perte de données. Les PME doivent elles aussi intégrer la gestion des risques fournisseurs dans leur stratégie de cybersécurité, avec des clauses contractuelles claires et des audits réguliers.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon Exponens, près de 75 % des cyberattaques se produisent autour de Noël et du Nouvel An. Les attaquants misent sur la baisse de vigilance liée aux congés et sur la charge accrue des équipes. En France, les PME sont particulièrement exposées car elles disposent rarement d’un SOC (Security Operations Center) ou de ressources de surveillance 24/7.
En Normandie, une PME du BTP a été visée par une tentative de ransomware à l’approche des fêtes. Grâce à des sauvegardes récentes, un PRA testé et une sensibilisation de ses salariés aux emails suspects, l’entreprise a pu limiter l’attaque et reprendre rapidement son activité. Cet exemple montre qu’il est possible de contrer une attaque, même avec des moyens limités, si la préparation est sérieuse.
En France, près d’une PME sur deux ferme dans les 18 mois suivant une cyberattaque réussie. L’impact est donc potentiellement mortel pour l’entreprise. Les enseignements de ce cas sont clairs : tester régulièrement son PRA, renforcer les sauvegardes avant les fêtes, et former les collaborateurs à la détection des signaux suspects. Ces mesures peuvent faire la différence entre un incident maîtrisé et une catastrophe.
Qu’il s’agisse de Krispy Kreme paralysé en pleine campagne, de Morrisons et Starbucks perturbés via un fournisseur ou d’une PME française visée à Noël, le constat est le même : la fin d’année est un moment critique où les cyberattaques exploitent la vulnérabilité organisationnelle. Pour les TPE et PME, il ne suffit pas d’espérer « passer entre les mailles du filet ». Il faut anticiper par des sauvegardes solides, une supervision active et une sensibilisation accrue des équipes. Dans un calendrier où la cybercriminalité ne prend pas de congés, la vigilance de fin d’année est une nécessité.
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